Enquête auprès des traducteurs indépendants

Je me suis beaucoup documenté ces jours-ci,  comme vous pouvez le juger à la fréquence de mes billets et je tiens à féliciter l’initiative de TradOnline et KdZid pour leur enquête (format .pdf) auprès des traducteurs indépendants. Leur constat de départ, le manque de visibilité et de connaissance de la profession, justifie à lui seul la multiplication des études sur le métier de traducteur technique. Vous pourrez y apprendre de nombreuses informations sur le métier et le marché de la traduction (et plus particulièrement sur la relation entre les agences de traduction et les traducteurs freelance). En raison de la croissance du secteur et de l’évolution rapide des pratiques, il est primordial de mieux connaître les enjeux de la profession. Je tiens également à remercier les participants à cette enquête car j’avoue avoir découvert de nombreuses réponses inattendues. Le document est parfaitement commenté mais je souhaite mettre en relief certains résultats.

En effet, il est intéressant de constater que 25% des participants révèlent exercer une activité en parallèle. Il est dommage à ce propos de ne pas en savoir plus sur le type d’activité pratiqué. S’agit-il de rédaction technique, de formation ou d’un métier totalement différent ? Le statut d’indépendant est un choix dans la majorité des cas et peu de participants envisagent un changement de statut ou de chiffre d’affaires. Cela témoigne à mon avis en partie du bien-être de la profession et de la confiance en leurs compétences et en leurs clients. J’ai été surpris d’apprendre que de nombreux clients, 50%, se situent dans le marché de résidence du traducteur et que les agences de traduction occupent une place écrasante parmi les clients. Comme je l’expliquais dans mon billet précédent, de meilleures compétences en matière de marketing semblent être décisives pour les traducteurs souhaitant développer leurs relations commerciales avec des clients directs. L’expertise est également mise en avant par rapport au diplôme de traduction pour décrocher des contrats même si 56% des répondants sont diplômés en traduction. Concernant leurs relations avec les agences, les traducteurs attendent un délai de paiement raisonnable et un retour sur la qualité de la traduction. Je comprends tout à fait ces exigences mais je ne suis pas certain, d’après mon expérience, que les retours soient très nombreux sauf, évidemment, en cas de défaut de qualité (ce qui explique le manque de reconnaissance évoqué plus loin). TradOnline souligne le manque de compréhension de la part des traducteurs sur leur rôle de commercialisation, un facteur pourtant décisif pour une relation durable. Il est également surprenant que 33% des répondants se disent sans avis sur la relation entre agence et traduction même si 50% pensent que leur relation est bonne. Je pense que cela révèle un manque de compréhension flagrant et peut-être même une relation “forcée”. Une question du type “Préférez vous travailler avec une agence de traduction, un client direct ou un collègue”, aurait sans nul doute donné un résultat révélateur. Il s’agit donc d’un côté comme de l’autre de mieux se connaître pour améliorer ses relations au bénéfice final du client.

Bien évidemment, toutes ces études sont à mettre en perspective et à relativiser mais cette enquête offre un aperçu très intéressant sur la profession. Si vous avez des remarques ou des commentaires à apporter sur ces résultats, exprimez-vous ! Notre profession ne peut que sortir gagnante d’un véritable échange sur ses pratiques.

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Nicolas Gouyette is a freelance translator and reviser providing linguistic services, mainly English into French translation, for International Organizations and NGOs.

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